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Hsipaw

6 heures de train en classe « ordinary », c’est à dire bancs en bois. Avec Pancol ça passe super vite. La Pancol addiction, ça a du bon ! Mais ne pas effectuer ce trajet pour les raisons données dans la bible, à savoir paysages sublimes (mouais…) et viaduc exceptionnel. Si je les écoute, il faudrait presque le classer patrimoine mondial. Encore un de leur délire parce que niveau architectural, c’est nul et moche. Alors le pont date de 1915 ok, et après ? Chez LP, ils ne connaissent pas les magnifiques ouvrages d’art de Gustave, génial ingénieur qui à monté une tour à paris pour l’expo universelle de 1900. Ils devraient, ça leur éviterait de se ridiculiser. À moins qu’il ne s’agisse de « vendre » une destination, de faire rêver sur le papier, de remplir des pages pour justifier un prix de vente ? Voilà, une fois leur viaduc de m… passé, j’ai pu replonger vers Courbevoie et le 16ème.
Le train, à part ça c’est toujours aussi bien. Même en Birmanie. Les gens, l’ambiance, les gares, les gens, la campagne qui défile pas vite, les vies qui font entrevoir leurs différences sociales, les gens, le bruit des roues sur les rails, le balancement nonchalant des wagons, les vendeurs ambulants, les gens…

Réveillé à 6h au lieu de 7, la peur de louper le réveil, 2h de sommeil, faute à l’équipe de branque France qui jouait à 1h du matin. Départ en carrosse pour la gare. On a happé quelques nouilles achetées à un arrêt, arrivés vers 15h00 à la GH (très très bien, 10$ avec SDB et PDJ), restés à comater dans la chambre après avoir manger une soupe de nouille Shan en solo, Pancol bien sur (suite et fin), vidéos et DS pour Nina, internet, nouilles Shan à 19h30 à nouveau car Nina voulait absolument y goûter, match à 20h30, rentrés à la mi-temps pour enfin dormir ! Ici tout le monde regarde les match autour d’une bière, d’un thé ou d’un repas. Un réel engouement pour le foot nous donne une belle ambiance, on adore.
Petite ville, beaucoup plus rurale que l’étape précédente, beaucoup moins riche aussi, un autre aspect de la Birmanie, sans militaires, au milieu du peuple Shan et ses magnifiques chapeaux. Encore quelques belles journées qui s’annoncent :-) On a réussi à attrapé un petit bout de la Birmanie qui me faisait rêver. Un patchwork de belles étoffes basiques, On le tient à pleine main, on tire dessus comme des fous pour en avoir plus, on s’y love, on s’arrange pour mettre les mauvaises pièces derrières, ne regarder que les plus belles. On s’habille de l’authentique beauté de ce pays, cette lumineuse gentillesse tantôt ludique tantôt grave, trop rarement sincère et désintéressée.

Tranquille

Nina était malade hier, vomissement plus diarrhée avant hier soir, Fièvre et à l’ouest hier, diarrhée toujours, 39,1 en se couchant. Médocs et on attend de voir le lendemain. Nous devions partir pour Hsipaw mais là il est urgent de ne rien faire. Ce matin elle est en pleine forme. On sort de la chambre lorsque l’électricité disparaît, vers midi. On voudrait déjeuner, surtout moi j’ai la dalle ! Nina est beaucoup moins motivée, je voudrais qu’elle continue le riz une journée afin de pérenniser le truc. Beck débarque au même moment. Et je me souviens qu’il peut nous emmener manger des dumpling. Tant pis pour les bonnes résolutions de la journée, Nina devra peut-être patienter avant de calmer son ventre. C’est la première fois que je mangeais ces brioches blanches, bien plus grosses que dans le 13ème, bien plus légères, tellement meilleurs ! On s’est goinfrés comme des petits cochons ! Beck n’en revenait pas, on n’arrêtait pas d’en redemander au poulet. Ce n’est pas ce que nous voulions, nous cherchions les petits raviolis vapeur. Bonne surpise pour ce début de journée qui s’annonçait monotone.
Ensuite j’ai voulu lire, le Pancol entamé dans la mâtinée, tout déprimant qu’il soit, est une vraie perle. Beck me propose de m’emmener dans un monastère afin d’y trouver le calme. Bingo ! Je lui demandais un truc à l’ombre sous un arbre, il me sort cette lumineuse idée. Nous emmenons Nina afin que je le prenne en photo avec elle (il est raide dingue de ma fille, mais je ne peux pas la monayer, il est désargenté, c’est un prof !), on se balade aux alentours pour découvrir de charmante maison. L’une d’elle nous tape dans l’œil à Nina et à moi. On la suppose petite au départ, bien entretenue aussi. Beck va demander de quelle année elle est. Un employé va déranger le patron, un jeune adorable qui nous offrira le thé, quelques racines de gingembre dont c’est le métier de l’exporter (vers le Pakistan) et une bouteille de jus synthétique. Si on s’attendait à un tel accueil ! La Birmanie !
Beck ramène Nina à l’hôtel pendant que je m’isole dans l’enceinte du monastère, contre les murs d’une pagode sous la protection du pote de Fleur, Baddhou.
Une moine muet vient chercher quelques sourires à défaut de conversation possible. Le langage des gestes permet néanmoins de parler foot car ce soir c’est l’ouverture de la coupe du monde des milliardaires, suivie par des milliards de personnes, rapportant des milliards de dollars au monde du football. Heureusement, quelques centaines de millions iront au foot amateur, en tout cas en France. Mais ça pour lui expliquer avec des gestes… Donc j’ai poursuivi ma lecture dans ce calme si reposant. C’était assez surréaliste de lire Le crocodile de Pancol dans un monastère ! J’ai presque plongé dedans à regrets, tellement j’allais partir très très loin du monde réel qui m’entourait. Lorsque parfois je levais les yeux, je ne pouvais m’empêcher de penser à ce décalage, et de prendre du plaisir à être en Birmanie, à ne pas faire grand chose sinon profiter du temps qui glisse le long du ciel, bleu et blanc pour le moment avant d’atteindre des couleurs plus chaudes qui me feront à nouveau sortir le Nikon quelques heures plus tard.
Puis jolie balade à nouveau pour rentrer voir ma fifille, recluse dans notre chambre sans fenêtre, scotchée aux vidéos présentes sur mon disque dur.
Quitter Beck ne fut pas facile. J’ai ressenti quelque chose à l’idée de le laisser ici alors qu’il n’aspire qu’à la même liberté que nous. J’ai bien senti sa détresse tout au long de ces quelques jours passés à ses côtés. Il aimerait un ordi mais il est impensable d’envisager cet achat pour le moment, lui qui ne gagne pas 50$ par mois, voir beaucoup moins. En même temps c’est son choix, il pourrait travailler dans n’importe quelle école ici ou ailleurs. Mais c’est un sentimental, seule l’école qui l’a accueilli de nombreuses années le fera travailler. Alors il attend patiemment qu’un poste se libère en étant suppléant. Ce qui ne paye pas l’ordi. Je l’ai senti avide de communication, avide de savoir sur les nouvelles du monde. Il regarde tous les jours CNN ou Bloombeg, ce qui lui permet d’avoir un bel accent anglais, de belles intonations que j’aimerai bien avoir. Bonhomme, si tu me lis (me demande comment Google peut bien traduire tout ça en Birman !), sache que tu nous manques déjà, à Nina et à moi. Beck, if you read this, Nina and I already miss you my friend… Keep in touch !

Balades

Quelle belle journée qui commence par la visite d’une très très vieille pagoda mais plusieurs fois reconstruite, donc elle est toute neuve presque ! Beck m’explique l’utilité d’un bâtiment, agrémenté de bois, sur le côté : il sert au chef des bonzes pour faire ses prêches. Je m’y dirige, grimpe la grosse quinzaine de marches colorées pour embrasser du regard l’intérieur banal de cette grande salle hormis un lit casé dans le coin Nord-Ouest, avec les habits d’un bonze étendus sur un fil. Son coin ! Je découvre sur la droite une vieille maison tout en bois. Par sa fenêtre ouverte jouxtant le couloir extérieur sur lequel je me tiens, j’aperçois de jeunes bonzes regardant la télé ! Contraste, mais il est usuel maintenant de voir ces gens vivre avec leur temps, portable à l’oreille ou cigare local à la bouche. Bon ok, c’est pas fréquent, mais pas rare non plus. Une cloche est frappée à la volée par quelqu’un que je ne vois pas, pas plus que la cloche. Il est 11h30, à quoi correspond cet appel ? Beck n’en sait pas plus que moi, mais on ne tarde pas à l’apprendre : le chef nous invite à partager leur déjeuner !
Dans une pièce installée à l’étage, accessible par un escalier extérieur, en bois bien sur, je découvre une dizaine de bonze entamant rapidement les currys disposés sur deux tables basses. Je suis impressionnés. L’atmosphère y est émouvante, emprunte de calme et de quiétude, pourtant c’est leur quotidien que je partage à cet instant. Il y a là quelques autres personnes au milieu des bonzes, mais ne partagent pas la nourriture, ils parlent doucement, semblent faire partie des meubles, bougent un peu à droite à gauche ce qui enlève le côté monacal méditatif. Ce n’est pas un monastère de méditation. Beck pense qu’ils sont des invités, venus rendre visite à quelqu’un du centre. Le chef des bonzes semble le plus âgé, plus de 70 ans, les autres ont entre 12 et 50 ans.
Pour devenir chef d’une communauté de bonze, il faut le demander et passer un examen. 10 ans d’études sont nécessaires avant tout. Il existe partout des écoles ou universités bouddhistes.
J’avais envie de faire une photo du chef, mais je n’osais pas lui demander. C’est lui qui a voulu en faire une ! Puis d’autres ont voulu, surtout avec ma petite star. Nous irons porter les fichiers à développer et le soir ils seront ravis.

Nous quittons ce lieu à regret, j’aurais pu y passer la journée à ne rien faire. En chemin pour de petites cascades bien aménagées, lieu de picnic de beaucoup de monde le week end et dans le plus pur style ultra kitch asiatique (ils adorent peindre les pierres en bleu jaune rouge vert etc…) nous nous arrêtons pour admirer de jolies maison anciennes. Les faubourgs de Puyi U Lwin sont agréables et rien ne transpire la misère par ici, bien au contraire. D’ailleurs pour le moment je n’ai que rarement été confronté à la misère ou la grande pauvreté. Au marché lorsqu’on mange, systématiquement des enfants viennent quémander, c’est tout et ce sont toujours les mêmes.
Les barbares ont donné (non, il l’ont rendu après l’avoir piqué, bande de connards) de l’argent pour la construction de cette pagode. Énorme, ostentatoire, les abords cliniques, large route à deux voie qui en fait le tour, un énorme diamant en son sommet, pas de doute, ils sont derrière tout ça. Mais alors, pourquoi le peuple vient-il prier ici ? Si il veut résister pacifiquement, ne serait-il pas simple de boycotter ? Je crois en fait que tout le monde n’est pas concerné de la même manière par la répression. Ici, ville abritant une école militaire, tout se passe tranquillement.

Comme promis en fin d’après-midi, Nous nous dirigeons vers l’école chinoise. Nous y rencontrons le directeur, une monsieur adorable, tout plein de simplicité et de gentillesse qui accepte Nina dans une classe. Rencontre très informelle, conclue par un énorme sourire de sa part.
Je suis étonné par la non uniformisation vestimentaire des élèves. En fait cette école est comme illégale. Dans le bureau du directeur, il y avait une statue de bouddha assis avec deux potes à lui. C’est supposé être le temple, donc l’école n’est pas une école mais un temple ! Parce que les barbares ne veulent pas que les Chinois aient leur propre école, ils contournent le truc. Mais sûr que si ils voulaient vraiment faire appliquer la loi, ou faire fermer ces établissements il n’iraient pas par quatre chemins. Et puis des écoles chinoises, privées donc, il y en a plusieurs rien que dans cette petite ville. Et à voir les maisons construites par les propriétaires, c’est une affaire qui semble très bien tourner.
Dans la classe de Nina, des CM2, ils sont une cinquantaine, j’en ai compté 61 dans une autre classe ! C’est assez bruyant, la discipline ici doit être réservée aux militaires.
Je m’étonne aussi de voir toutes ces motos garées dans la cour. Les élèves viennent en moto ? Ils ont les ressources nécessaires ? Et là, j’ai encore du mal à m’en remettre. Ces motos fabriquées en Chine, de simples copies donc pas de R&D et importées sans aucunes taxes, valent entre 3 et 5$. Oui oui, 3$ la moto ! La moto qui nous a trimballé toute la journée vaut neuve 3$ ! Mais je me demande si il m’a dit ça honnêtement ou si il avait une idée derrière la tête. Ça me semble impossible, 3$…

Rencontre

Hier, nous sommes partis vers 11h pour visiter le jardin botanique. Construit par les anglais en 1915, le parc est maintenant géré par une joint-venture Singapourienne. Nos $ ne vont pas tous dans de mauvaises mains. Il nous aura fallu 1h30 pour le trouver, nous étions déjà fatigués en arrivant ! Donc on a pris tout notre temps pour boire un coke et ingurgiter des nouilles Shan. Une fois de nouveau d’attaque, on ne s’arrêtera pas jusqu’à 18h ! Et la puce trottait mieux que moi à la fin. Elle voulait absolument monter en haut d’une tour ! Il était 17h30, j’étais rincé mais elle, non.
Sur le chemin du retour, de petits groupes de jeunes le long d’un grand bassin jouent de la guitare, chantent et attendent le coucher du soleil. Il va nous falloir marcher encore 2km, ils vont être longs je le sens. Mais un jeune qui jouait et chantait tout seul nous a rattrapé en moto et proposé de nous ramener ! Wouhaaaa ! On finira la soirée avec lui en dînant à nouveau au marché, en prenant rendez-vous pour le lendemain. Il veut nous faire visiter quelques trucs sympas dans le coin. On repousse donc notre départ d’une journée.
Notre bienfaiteur s’appelle Beck, -prononcer Bak-, ses parents sont des émigrants Chinois et lui est né ici. Il est prof d’anglais dans une école chinoise. Aussi se propose-t-il d’emmener Nina dans une classe d’anglais en fin d’après-midi, après les visites, 45mn en immersion totale. Oui parce que les enfants de cette école ont des cours d’école chinoise le matin de 6 à 8, puis école Birmane jusqu’à 16h, puis à nouveau école chinoise de 16h à 18h ! Truc de ouf !
Voilà, tout se met doucement en place, on est dedans, on ne veut plus partir !

Pyin U Lwin

Hier soir, super soirée commencée au restaurant avec l’adorable Charlotte, terminée sur le rooftop de la GH avec Arnaud, une délicieuse Allemande et un Anglais déjanté, affable et drôle. Ça remet les choses en place, permet de relativiser et repartir du bon pied ! Alors qu’à 19h nous avions pris la décision de rentrer sur Bangkok via Rangoon après avoir vu Bagan, ce matin nous continuons notre route vers Hsipaw via Pyin U Lwin et le très prometteur jardin botanique entretenu par une société Singapourienne.
Nous décollons vers 11h pour trouver la station de pick up. En fait ce sont eux qui nous trouvent bien sur ! – How Much ? – 2000. 1500 sur le LP qui date un peu, je me dis que le tarif est normal. Mais 2 minutes plus tard, Nina écoute une conversation entre le gus et une fille du magasin d’à côté. Elle entend ou croit entendre 1500 en anglais. Je pense qu’elle a du comprendre de travers des mots birmans mais dans le doute, je mets le LP devant les yeux du gugus avec le doigt indiquant 1500k. Et là comme de rien il me fait « Ok ok » et un signe de la tête me disant de monter. Charognard. Cela n’entame pas mes bonnes résolutions, mais je suis de plus en plus en mode désabusé.
Pyin U Lwin, petite ville posée à 1400m, offre une agréable situation pour se détendre et oublier les chaleurs démentes des plaines. Ces chaleurs sont paraît-il exceptionnelles, certaines personnes sont mortes de déshydratation il y a quelques jours. À Saïgon aussi, Thierry n’avait jamais eu aussi chaud depuis 10 ans qu’il emmerde les Viet all ze day long ! Ici à Pyin U Lwin c’est très bien, la température idéale. Les gens sont enfin agréables, nous avons déjeuner au marche central, la régalade sans payer plus cher. ENFIN !!!! Nina a mangé de la langue, « elle n’est pas comme celle de Mamie mais elle est bonne quand même ». Et ce jus, lalalala !! c’est un bouillon très savoureux dans lequel nagent des feuilles de coriandre (désolé ma chérie, je ne peux pas t’en ramener) et quelques tiges de ciboulette. La folie ! Peu de charme pour cette bourgade hébergeant une grosse académie militaire, aussi n’allons-nous pas nous y attarder. Mais je sens que le voyage commence maintenant.

Mandalay

Bus de nuit, quand vaguement tu arrives à dormir ils font une pause. Quand à nouveau tu ne sens plus rien, re-pause, puis en repartant vers 3h30 du matin ils passent un DVD, un spectacle de 4 comiques qui font rire les gars au fond du car. De l’ethnologie en pleine nuit ! Puis quand il faut présenter son passeport aux bâtards, le spectacle est terminé, signe que l’assoupissement fut plus fort que tout. J’ai quand même eu le temps d’apercevoir les abords de la nouvelle capitale, des autoroutes à 6 voies (alors que le peuple se déplace à pied le plus souvent) illuminées 24/24 alors que Rangoon n’a le droit qu’à 4 heures de jus par jour. Des hôtels de luxe sur quelques kilomètres, pour qui d’ailleurs ? C’est révoltant, c’est une honte, on en discute entre touristes parfois dans les Guest House, on n’a pas de mots pour dire ce qu’on ressent, à part les insultes qui ne soulagent même pas de la rage.
Il est presque 5h, dans 20 minutes, nous sommes arrivés, dans 40 nous sommes accueillis agréablement par le gentil garçon de la Royal Guest House, et dans 50, consciencieusement, nous replongeons à la rencontre de Morphée. La dernière coupure de courant, la bonne, empêchant le ventilo de tourner aura eu raison de notre fatigue. 11h, il est temps d’aller se rafraîchir sous le soleil de plomb de Mandalay la poussiéreuse.

Le lendemain nous partons explorer les trésors du coin, à l’aide d’un chauffeur de « taxi ». Il s’est présenté la veille, semblant épris de culture. C’est sans doute vrai mais il refusera de la partager, ne nous accompagnant pas sur les sites. Les visites furent donc à l’aveuglette, sans plus d’intérêt que celui de voir différentes architectures de temple ou monastère. La birmanie, si vous n’êtes pas un fana de stupa faut pas y aller. Mais nous avons réussi à ne pas filer les 10$ de ticket demandé par le « gouvernement », les chauffeur savent par où passer. En contrepartie, nous n’avons pas pu visiter un monastère (juste fait le tour par l’extérieur) et nous ne pourrons pas visiter le palace qui vaut pourtant bien son billet. Mais sachant que l’argent file droit dans les poches des barbares et non pour l’entretient des sites, FUCK OFF !
Et pour les gens ? À moins d’être dans un état extatique béatement lobotomique, même la réputation des gens semble surfaite. Voilà presque une semaine que nous y sommes, et j’ai rencontré presque plus de gens infectes ou simplement pas agréables sans être désagréables que de gens réellement sympa. Dernier exemple, ce matin on arrive à 9h30 au petit dèj. Le service s’arrête à 9h. Ok, nous sommes en retard mais la miss s’est endormi très très tard hier, elle récupère ce matin. Les filles de l’accueil commencent à me dire que non, c’est terminé. Je répond que je paierai 1$ de moins a chambre. Je suis à nouveau déboussolé par les Birmans. 5 minutes plus tard, la manager ou ce que je crois l’être, frappe à la porte : ok vous pouvez aller prendre votre breakfast. Koooool ! Mais l’employée chargée de faire bouillir un œuf et griller les toast nous a bien montré sa grande contrariété. Très sympa. Les Birmans, c’est vraiment pas ça. Je suis profondément déçu. Cependant, parfois dans la rue les sourires illuminent un visage, et les femmes Birmanes sont très belles, une beauté fine et gracieuse.
Un bonze est venu discuter au coucher du soleil. Un jeune qui n’a peur de rien, qui a rapidement parlé politique, sans discrétion. J’ai rarement été aussi mal à l’aise de ma vie. Et si je devais être la cause de son arrestation et ses conséquences ? J’étais terrorisé pour lui, il le voyait et rigolait de plus belle à chacune de mes suppliques. I’m bouddhiste ! C’était la sa seule réponse, une confiance inébranlable dans sa foi, aucune peur. Il m’a parlé de 2007, il avait eu de la chance de ne pas être arrêté malgré son activisme. But I’m bouddhiste ! Fou, totaly crazy man !
Dans certaines pagodes, il y a des photos des chefs des barbares, venant faire des offrandes, ou priant les mains jointes. Une vraie farce ! Et j’explique à Nina toute cette horreur, dans quel pays nous sommes, ce que ces gens sont capables de faire.
-Papa, si on n’a pas le droit de dire du mal d’eux, et toi tu le dis tout fort et si ils parlent français, on va aller en prison ?
– Non ma chérie, on ira chez les policiers et ils nous expulseront du pays, on sera en Thaïlande à la place ! Mais au moins nous sommes libres, personne ne peut nous empêcher de dire ce qu’on pense.

Nina préfère passer une partie de la matinée sur la DS. Je la préviens que plus tard il fera beaucoup plus chaud pour aller voir les petites mains qui fabriquent les feuilles d’or que les pèlerins achètent pour apposer sur le Bouddha d’une pagode importante. Bouddha qui a pris 15cm au fil des ans à force de feuilles d’or ! Effectivement, quand à midi j’arrive à la tirer de la douceur du jeu, le soleil tape fort. Pourtant c’est à pied que nous irons dans le quartier dédier aux fabricants de feuilles d’or. Nous en reviendrons vers 16h, exténués.
Pour dîner, nous cherchons un marchand de soupe sur le trottoir, sans jamais trouver. Les trishaw, les conducteurs de pousse-pousse, nous indiquent tout le temps des endroits suffisamment éloignés pour qu’on ait envie de louer leur service. Voilà l’accueil à la mode Birmane. On ne trouve rien sauf notre dessert, que l’on paiera à nouveau le double du prix. C’est en quelque sorte la goutte d’eau qui… Ras-le-bol de ces gens, on va partir rapidement de ce pays. On vient, on fait l’effort de contrôler où va notre argent, d’une certaine manière on soutient ces gens en fait en sorte que le plus possible de notre argent leur revienne et en retour, on se fait allumer. On va partir et rejoindre notre adorable quartier de Tewet à Bangkok. Nina ma chérie d’amour veut absolument aller voir Bagan. Elle a raison, nous irons à Bagan, mais beaucoup plus vite que prévu. On va abréger. De toute façon, je n’ai pris que 1000$ et vu comment ça se passe (450$ en une semaine là ou 200 auraient suffit), on n’aura pas assez pour finir le mois. Je vais donc changer mon billet et partir plus vite que prévu.
Tient encore un truc : j’ai oublié mon rasoir électrique et nos brosses a dents dans un gobelet en métal à la guest house de Rangoon. Le lendemain matin en arrivant à Mandalay je les appelle pour leur demander de m’envoyer tout ça via un touriste. Mais non bien sur, ils n’ont rien trouvé. On verra en repassant par Rangoon, peut-être finalement l’ont-ils retrouvé ce gobelet invisible !
Toutes ces petites choses qui s’accumulent…

Rangoon

Finalement, on a réussi à arriver à Rangoon. La deuxième tentative fut la bonne, il n’y avait pas de gros départs de week end et il n’y a pas eu d’erreur de la part de l’aéroport quant à la porte d’embarquement. Accessoirement on avait déjà nos photos. Arrivés pourtant à la même heure, on a cette fois eu le temps de déjeuner !
Il faisait chaud à Bangkok, et heureusement, cela nous a permis de nous acclimater. Ici à Rangoon, c’est 34° et une humidité indécente. Il parait qu’à Mandalay un peu plus au Nord il faut ajouter un bon 5°. Ah bon ?  Pourtant on a l’impression d’être déjà au taquet.
Nous nous sommes levés à 5h, m’étant couché à 1h, cela faisait peu de sommeil, et arriver à Rangoon avec 4h d sommeil, ce n’est pas l’idéal. Ou comment passer d’un appartement luxueux de bangkok à une cité arriérée -un reflet de l’Inde d’il y a 20 ans ai-jle quelque part- en quelques heures; Le choc est là, rude ! L’hôtel participe au décalage, il ressemble à bien des lieux où nous avons dormi en Inde ! Glauque. Il était pourtant en bonne place de l’avant-dernière édition du LP. La dernière ne le mentionne même pas ! On changera dès le lendemain pour le coup de cœur de la bible, et nous ne nous sommes pas trompés. Hier soir par exemple, une partie des voyageurs s’est petit à petit retrouvée autour de bonnes bière devant l’entrée, ambiance bien sympa qui m’a très souvent manquée durant ce voyage.
Il y avait notamment un couple de Suisse, en fin de tour du monde (je retiens surtout la Bolivie !). Lui avouait sans détour être fatigué du voyage, des nuits ou journées de bus les genoux sous le menton. il a hâte de rentrer chez lui, retrouver ses amis, son boulot même si il est conscient qu’au bout de quelques semaines il voudra déjà repartir. En quelques phrases il a résumé tout mon ressenti, toute ma lassitude, et les raisons inhérentes à ce genre de trip. C’est bon de se sentir moins seul, de pouvoir parler de cette fatigue. Mais moi je n’ai pas hâte de rentrer, du tout. J’ai hâte de me poser.
Sinon Rangoon n’est pas super, une grosse ville sale, bruyante et grouillante. Je pense que la chaleur n’aide pas. Ce matin nous avons changé de chambre, plus chère, mais aussi beaucoup plus fraîche. Nous y passons la matinée, il n’y fait pas frais, mais une petite brise pas désagréable s’engouffre par les fenêtres.
La gentillesse des Birmans est déjà palpable malgré la métropole, même si je ne retrouve pas l’insouciance du Sri Lanka ou de Java. Ils sont soit indifférents, soit sympas. Et puis je ne suis pas encore totalement acclimaté, je ne cherche pas les rencontre, pas encore. Et pourtant…
Il faut dire aussi qu’ils subissent bien plus qu’ailleurs. À ce sujet, j’ai enfin commencé à lire le LP, notamment la partie consacrée aux revenus que les barbares tirent du tourisme. On va adapter le parcours pour éviter le plus possible d’engraisser ces porcs.

Nina est une véritable star ici à l’hôtel. Toute les filles sont folles d’elle, et cherchent à l’embrasser ou la toucher à tout bout de champ ! La pauvre, elle ne sait même plus où cacher sa timidité, j’ai l’impression qu’ils aiment encore plus ma chérie quand elle vient se réfugier derrière moi !
On mange pas trop mal pour le moment, assez gras malheureusement. Nina a retrouvé ses porotas indiennes (que j’aime tout autant qu’elle) servies avec du sucre. Le premier soir nous avions trouvé une bonne soupe avec un œuf dur, mais pas retrouvé ailleurs depuis. Pis il est midi, la miss veut aller déjeuner dans le quartier Chinois, il est temps de décoller.

16h30, nous rentrons fourbus par la ballade proposée par le LP. Des fois ils se gargarisent avec pas grand chose. À Dieng c’était avec 3 bouts de colonnes, ils en avaient fait tout un plat, à ne pas manquer, au Vietnam, et là c’était une honte, soi-disant un des plus beaux endroits à visiter, à ne surtout pas manquer au lever du soleil blah blah blah. En fait des ruines sans intérêts sauf à être archéologue, et j’avais réveillé Nina à 4h pour y être tôt. Ici un bâtiment défiguré par les câbles et autres fils électriques. Alors oui, il y a 4 hautes colonnes très banales qui ont fait le bonheur de la petite fille qui trottait derrière moi, mais franchement ça casse pas trois pattes à un canard.
Bon mais ça nous a permis de voir de nouveaux immeubles, et de mettre des noms sur ceux que nous connaissions déjà. Aussi de déjeuner dans un bon restau chinois, dans de vraies assiettes, de vraies tasses avec une serviette en coton.

On a loupé notre avion, donc on profite de Bangkok 3 jours de plus.

Comment elle est belle cette petite fille !
Joli brushing ! Arghhhhh ! Qu’est-ce que tu fais pour les vacances, moi je n’ai pas changé d’adresse…

Nina se lâche depuis que nous sommes tous les deux. Comme si le poids d’être en famille 24/24 pesait inconsciemment, ou alors elle est particulièrement heureuse (ce qui est for possible vu comment je la gate !). Elle court partout dans le superbe appartement que nous occupons, prends la parole tout le temps même quand quelqu’un d’autre parle. Hier soir, elle fut particulièrement pénible. Ce devait être les nerfs puisque nous nous étions levés à 5h pour prendre l’avion. Le soir à 21h elle pétait le feu, mais à 22h elle n’a pas voulu attendre plus longtemps au restau, la dernière bouchée avalée elle est rentrée et s’est couchée illico. Elle devait déjà dormir quand l’oreiller à englouti sa tête !
En tout cas, je découvre ma fille sous un nouveau jour et c’est plutôt agréable même si un recadrage est nécessaire. Elle m’a fait honte hier soir. On a le temps de discuter, y a pas le feu, je la laisse savourer ces quelques jours où je lui passe presque tout, et lui achète pas mal de gâteries. Elle était déçue de ne pas partir avec les trois autres, alors il faut quelques compensations.
C’est bon d’être dans cet appartement luxueux. On profite de l’espace (le salon doit bien faire 70m2), de la piscine, de la terrasse. On ne bouge pas beaucoup finalement. Je me rends compte que Nina a besoin d’une vie normale, elle ne veut pas aller au restau, elle voudrait que nous fassions à manger ici. Ben nan, c’est encore les vacances !
Ce soir, La gentille Québécoise qui nous accueille est partie a une soirée. Alors tous les deux, on s’est fait un mojito (YES !) et un bol de soupe de nouilles. Elle adore ces saloperies genre Bolino. Si il n’y a que ça pour lui faire plaisir…

Être diplomate a ses avantages !